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Quand le chef est responsable de tout

C’est la hantise des chefs de chœur et la terreur des choristes. En général le fait de s’en préoccuper ne fait que d’empirer les choses, et quand le chef se met à crier « c’est faux!! » cela peut aboutir à ce que les choristes s’arrêtent tout simplement de chanter.

Mais que se passe-t-il quand le chœur chante faux? Et comment s’y remédier?

 

Contrairement à ce qu’on peut imaginer, parmi les nombreux facteurs qui peuvent avoir une incidence sur la justesse dans un groupe, l’écoute, à mon sens, n’est pas le plus important. Entendre, bien sûr, permet à se rendre compte qu’il existe un problème de justesse, mais ne suffit pas pour le régler. Il s’agit le plus souvent d’un problème de registre et/ou une déformation de la voyelle due à un serrage ou d’une fermeture du pharynx.

 

Prenons l’exemple du pupitre d’alto qui baisse. En règle générale la tessiture de la ligne vocale pratiquée par ces chanteuses est assez proche de celle de la voix parlée. La tentation serait de chanter comme si on parlait, ce qui veut souvent dire que l’on reste sur une voix dite de « poitrine », ou sur un mechanisme lourd. Résultat: les voix perdent les harmoniques de la voix dite de « tête », ou du mechanisme léger, et sonnent plus grave. Le timbre est aussi plus terne, plus rauque, moin coloré, moins vibrant. Et puis finalement, le pupitre baisse, et souvent entraîne le reste du chœur.

 

Chanter de gorge, chanter du nez: des expressions souvent employées pour décrire une production vocale inconfortable et désagréable à entendre. Et pourtant, si on voulait avoir un aperçu plus juste de la réalité de ces deux cas, on dirait gorge et nez fermés!! Chanter gorge (pharynx) déployée, nez (résonances du « masque ») ouvert, procure de l’aisance et du plaisir, et pour le chanteur et son auditeur. Mais dans les cas décrits plus haut, mis apart l’inconfort, il est fort probable que le son obtenu soit trop bas. « Soutenez plus » criera peut-être le chef de chœur.